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Sage Comme Ses Images
28 juin 2013

Des enfants à faire grandir

Voilà, la formation du premier jour d'une autre partie de ma vie est terminé depuis plus d'une semaine.

60 heures de cours, découvertes, impressions, rires, attentes, 60 heures où 19 futures assistantes maternelles se sont retrouvées chaque matin pour changer de vie, toutes avec nos vies compliquées, nos tourments, nos fantômes d'opérettes et les autres, ceux qui hantent parfois nos esprits mais qui n'ont pas eu raison de la bonne humeur de ce groupe là.

Des kilomètres parcourus chaque jours pour toutes, distances plus ou moins longues, des repas pris sur le pouce au soleil et toujours, toujours des éclats de rire extraordinaires.

Parfois quelques larmes, les débordements d'émotions, le partage de tranches de nos vies, des extraits offerts, des petits bouts de nous et nos familles.

Le premier jour s'est déroulé dans le tourment, pas seulement pour moij'en suis certaine, nos histoires si banales et pourtant prises séparémentpour chacune d'entre ces femmes a de quoi filer des frissons par ses malheurs, ses pleurs et ses coups de poings... Et malgré un violent lumbago et un bout de moi arraché quelques jours plus tôt, j'ai aimé ces jours là.

Chacune d'entre nous avons fait de ce groupe de futures assistantes maternelles  des moments inoubliables. De mémoire de formatrices et du greta de Montélimar en général, aucun groupe ne nous arrive à la cheville.

Parce que des rires il y en a eux , il y a aussi des doutes, c'est évident, les responsabilités qui vont nous incomber ne sont pas minimes, le salaire est  dérisoire, la reconnaissance encore bien fragile, " nous sommes à la maison, donc pas au travail "

Nous avons appris, échangé, écouté, dialogué, ri aux larmes, essuyé d'autres larmes, les pauses cafés été minutées, et souvent nous avons débordés, le soleil nous a accablé ... et  boudé les jours de repos le bougre, les virus d'un printemps en dents de scie nous a sauté sur les épaules, mais nous avons tenu bon, parce que notre avenir était en jeu.

Le métier d'assistante maternelle , je devrais l'écrire au masculin, parce que le masculin l'emporte... en conjugaison, grammaire  ( et stupidité parfois...cette vérité n'engage pas que moi, j'en suis certaine... ) est certainement un des plus difficile, il a l'avantage qui n'en est pas toujours un, de nous permettre de rester à la maison, d'accueillir chez nous les enfants des autres, de ceux et celles qui travaillent à l'extérieur, la reconnaissance de cet emploi n'est pas encore au rendez-vous, les responsabilités sont gigantesques, parce que mères de nos enfants ou pas encore mères, nous savons que nous ne pourrons pas nous occuper des minots des autres commes des notres, comme de nos neveux ou nièces, petits de nos amies, voisines en détresse...

Il ne suffit pas d'avoir chez soit un, deux , jusqu'à 4 enfants ( c'est le nombre d'enfants maximum pour une ass. mat agréée ... ) chez soit, de les planter devant le téléviseur, ou dans le parc pour faire ce métier, il ne suffit pas de les gaver comme des petits canards au moment du repas, de changer les couches sans un minimum "d'amour", de compétences et de joie pour bien faire ce métier.

En aucun cas nous ne remplaçons les parents affectivement, nous sommes le relai entre les bras de maman et/ou papa et les bancs de l'école, la pause-câlins des jours de chagrin, les conteuses d'histoires, marchandes de sables pour les siestes - ou les nuits pour toutes celles qui ont choisi de faire des "gardes" atypiques.

Nous sommes aussi les chanteuses, les aides-colorieuses, celles qui vont leur faire découvrir et aimer ce que les parents n'ont pas toujours le temps de faire, ou continuer dans leur démarche éducative, nous sommes parfois l'épaules sur laquelle se (re)posent ces mamans et papas parfois désemparés, pressés, émus, angoissés de laisser ce qu'ils ont de plus cher, de plus chair entre nos mains.

Que ces parents se rassurent, nous avons été formé(e)s pour ça, ( j'ouvre la parenthèse : j'en ai marre que ce masculin l'emporte... je ferme la parenthèse) d'où l'importance de l'agrément, de ne pas confier son petit à n'importe qui, les conditions d'accueil ont été données par le conseil général, il y a un suivi de la part des PMI, des rendez-vous au domicile, des questions parfois intrusives dans nos vies, nos familles, des mises en situation ... avant que nous n'ayons le droit d'exercer, une première formation obligatoire avant de commencer à exercer, puis une autre d'ici un an, même tarif : 60 heures avec plus de pratique cette fois (pas logique ), afin de savoir si nous nous en sortons bien, si nous sommes de vraies professionnelles, toujours armées de nos émotions et de notre passion pour les enfants.

Le choix de ce métier ne se fait pas à la légère, hormis les responsabilités qui nous incombera. Ces 18  femmes de la formation et moi de ce mois là, de cette ville là, de cette année-ci sommes maintenant prêtes à accueillir chez nous les enfants des autres, non mères des autres heures, mais êtres sur le point d'échanger avec ces enfants, partager nos savoir, transmettre et continuer dans le sillon des parents, en partenariat avec eux, indubitablement.

Nous avons la crainte de mal faire, de ne pas nous en sortir, de poser nos pieds de travers, de ne pas être à la hauteur de ce qui va être notre nouvelle et ce ces êtres en devenir...de notre "mission" ... Mais nous avons toutes, je l'espère, je le crois, envie d'être aussi professionnelles que possible tout en distillant de douces doses câlines.

Alors nous ferons de notre mieux, puis de mieux en mieux, et mieux à chaque fois.

**********************

"Les enfants des autres sont faciles à porter "

Francis Dannemark (extrait de " qu'il pleuve")

Me

Cette petite chose n'est autre que moi, profitez-en bien, vous n'aurez pas d'autres occasions de me voir en photo ni ici ni sur fb, mais soyez rassurés, j'ai ...un peu ..grandi depuis

******************************

Merci à Mélanie ( que j'embrasse tendrement  et plus particulièrement), Leslie, Samira, Béatrice, Cécile, Elodie, Sonia, Sonia, Emmanuelle, séverine, Marie-Rose, Stéphanie, Jessica, Anne, Nassera, Magalie, Emilie, Ana ...et à nos formatrices...

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Commentaires
B
la confiance...confier son enfant..y a t il quelque chose de + difficile?<br /> <br /> Y a t il quelque chose de + gratifiant que d'avoir l'honneur d'être "choisie" pour garder son enfant?<br /> <br /> Ils en auront de la chance ces petits là.<br /> <br /> allez "hauts les coeurs"...c'est les rendre qui est le + dur!!!
H
Tout est dit et si bien ecrit<br /> <br /> Merci pour ce mémorable récit et de m avoir permis de revivre ses bons moments qui je l avoue me manque <br /> <br /> ...a travers ton blog:-*...Nas.
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